Parfums

L’histoire du parfum

L'histoire du parfum

Le parfum dégage une aura de fascination qui séduit depuis des millénaires. Son nom vient des termes latins, per fumum, qui signifient littéralement, par la fumée. Cette origine latine renvoie à l’utilisation du parfum à des fins religieuses lorsqu’on brûlait de l’encens et des aromates lors des cérémonies dont les fumées permettaient de transmettre des messages aux dieux.
Ce produit, qui existe dans toutes les sociétés, est un véritable témoin de la transformation des coutumes et des traditions au cours de l’histoire. En effet, celui-ci est l’un des plus anciens objets de notre quotidien, il est d’ailleurs connu et apprécié depuis l’époque de la préhistoire.

L’utilisation du parfum à la préhistoire

Nos plus anciens ancêtres préhistoriques découvrent l’enivrant parfum des plantes qui les entourent avant même de maîtriser le feu. Ceux-ci commencent d’abord par se servir de ces plantes pour leurs multiples vertus thérapeutiques avant de les utiliser également pour leurs propriétés aromatiques lors de la préparation de leurs repas.
Certaines populations utilisent même ces plantes parfumées pour la chasse. Ainsi, ils enduisent l’intégralité de leurs corps d’une préparation odorante supposée attirer les proies.
On retrouve différentes preuves de l’utilisation du parfum à la préhistoire. De nombreux scientifiques ont réussi à démontrer que les hommes préhistoriques se servaient principalement de tanaisie, de cire d’abeille, de brai de bouleau et de pissenlit pour leurs propriétés odorantes.
Des vestiges de tablettes cunéiformes et de pot en terre datant de 7000 et de 4000 avant Jésus-Christ montrent d’ailleurs les populations sumériennes de Mésopotamie faisant commerce du parfum et de ses dérivés.

Le parfum à l’époque antique

L’Egypte ancienne, population déterminante de l’Antiquité, permet au parfum d’acquérir une place de premier plan en son sein.
Le parfum fait alors partie intégrante de la société égyptienne. Celui-ci est alors employé lors des différentes cérémonies religieuses à travers l’utilisation d’encens, de résines comme la myrrhe ou encore le benjoin. Le parfum est très présent lors des rites funéraires et sert à accompagner les défunts jusqu’à leur arrivée dans l’au-delà. Des aromates sont aussi employés pour permettre une meilleure conservation des corps au cours du temps. On a notamment pu retrouver dans le tombeau du pharaon Toutankhamon des centaines de jarres remplies de divers parfums.
Les parfums sont alors directement à l’intérieur des temples, par des parfumeurs particuliers, qui ne sont rien d’autre que des prêtres. Des archéologues ont d’ailleurs trouvé sur les murs du temple d’Edfou, la formule du célèbre parfum Kuphi.
Le parfum fait également partie de la vie quotidienne des égyptiens. Ainsi, de nombreux aristocrates pensent que le parfum leur permet de se rapprocher des dieux. C’est pourquoi, chaque jour, lors de leur toilette, ils utilisent des onguents ou des huiles parfumées.

Les Grecs, autre civilisation marquante de cette période, se servent eux aussi beaucoup du parfum. S’ils l’utilisent pour se soigner ou lors de cérémonies religieuses, ils se parfument également avec l’envie de plaire et de séduire. Ainsi, le parfum devient rapidement un atout de séduction majeur chez les Grecs. Qu’il soit frais et léger sur les jeunes hommes et les jeunes filles ou plus riche et enivrant chez les courtisanes, le parfum représente alors la beauté.
Avec leurs multiples développements commerciaux, notamment au Proche-Orient et dans de nombreux autres pays orientaux, les Grecs ont alors accès à de nouvelles senteurs, des épices exotiques comme la cannelle et des encens comme le styrax.
Lorsque la Grèce est annexée par l’Empire Romain, le parfum va alors élire domicile à Rome où il rencontrera un succès incroyable, et sera même parfois utilisé jusqu’à l’excès. Si celui-ci est régulièrement attaquer par des philosophes comme Pline l’Ancien ou Sénèque, il va alors connaître une utilisation démesurée.
Le parfum devient rapidement un indispensable de la toilette quotidienne, que ce soit auprès des hommes ou des femmes, ou bien auprès des plus jeunes comme des plus âgés.
Dans les bains publics romains, des masseurs sont même spécialement présents pour enduire les corps de diverses huiles odorantes. Lors des réceptions, ce n’est pas rare que des pétales de rose soient déversées directement du plafond sur les convives durant la soirée.
Le prix des parfums et des ingrédients qu’il nécessite atteint alors un prix phénoménal, supérieur même au prix de l’or.
Ceux-ci s’achètent dans le quartier des parfumeurs où on peut rencontrer les romains et romaines les plus aisées. Le commerce du parfum est encore favorisé par l’apparition de petites fioles en verre qui permettent de le conserver plus longtemps et de le transporter plus facilement.
Cet engouement pour le parfum va largement diminuer lors de la chute de l’Empire Romain, seuls les Byzantins feront perdurer cette tradition

L’utilisation du parfum durant le Moyen-Âge

Durant cette période en Europe, on assiste à l’expansion du christianisme qui apporte avec lui une rigidité au niveau des mœurs. Le parfum sera alors réservé à la pratique de la médecine.
Ainsi, la construction de jardins botaniques se multiplie un peu partout, notamment dans les monastères où sont préparés des onguents à base de plantes médicinales comme la mélisse, le millepertuis ou encore la sarriette et la guimauve.

A cette époque, la population est touchée en 1348 par une importante épidémie de peste noire qui va ravager presque la totalité de l’Europe. Pour faire face à ce fléau, on brûle des herbes aromatiques, supposées purifier l’air environnant. La légende raconte même que des voleurs ont réussi à s’infiltrer dans la maison d’individus malades, sans attraper la peste, en s’étant préalablement recouvert le corps d’un mélange de menthe, de romarin, de camphre et d’absinthe.

Au Moyen-Âge, les populations craignent l’eau qui favoriseraient les infections, elles lui préfèrent alors l’emploi d’onguents et de baumes divers. On invente dans le même temps, des sortes de colliers auxquels on suspend une boule contenant de l’ambre, du vinaigre ou des aromates.
Cette période est également marquée par l’invention de la technique de distillation par Avicenne. Celle-ci atteint l’Europe lorsque les Croisés reviennent des pays orientaux. Grâce à ce procédé on va créer le parfum alcoolisé le plus ancien que l’on connaît aujourd’hui, l’eau de la reine d’Hongrie. Celui-ci contient alors de la rose, de la lavande, du vin ainsi que du romarin et est supposé posséder des vertus thérapeutiques et sublimatoires. Ce serait d’ailleurs grâce à lui que la reine de Hongrie, à un âge avancé, aurait réussi à séduire un jeune prince.

L’utilisation du parfum à la Renaissance

A cette époque, l’hygiène n’a pas le vent en poupe, si bien que l’utilisation du parfum devient indispensable, notamment par ceux qui logent à la Cour.
Le parfum prend alors une place majeure et ce, en particulier dans deux pays. Tout d’abord il sera très utilisé en Italie, qui grâce aux villes de Venise et de Gènes est régulièrement approvisionnée avec épices venues d’Inde. Ensuite, la France se démarque également par son utilisation importante du parfum.
Ainsi, suite au mariage d’Henri II et de Catherine de Médicis, va naître la profession de maître parfumeur. Pour plaire à la reine, les différents tanneurs de la ville de Grasse vont mettre au point un procédé permettant de débarasser les peaux animales des mauvaises odeurs. C’est comme ça que la ville de Grasse va devenir, dès le dix-septième siècle, la capitale du parfum et des fleurs.
Dans le même temps, la découverte de l’imprimerie et de nouveaux territoires permet à la fois l’utilisation de nouveaux ingrédients mais aussi la diffusion de formules de parfum dans toute l’Europe.
Lors du règne de Louis XIV, afin de plaire à celui-ci, tous les objets utilisés quotidiennement à la Cour sont parfumés, que ce soit les mouchoirs, les chapelets, les gants ou même les éventails et les perruques. On raconte même qu’à force de respirer continuellement ces effluves parfumées toute la journée, il y serait devenu allergique.

L’utilisation du parfum au dix-huitième siècle

Le dix-huitième siècle aussi connu sous le nom de siècle des Lumières est également considéré comme le siècle des parfums. Ainsi, la cour de Versailles est surnommée la cour parfumée.
A cette époque ce sont les parfums frais et légers, parfois retrouvés sous le nom de quintessences, qui sont préférés aux parfums plus lourds et riches.
On voit alors fleurir dans tout Paris les premiers magasins des maîtres parfumeurs, comme celui de Jean Fargeon, le parfumeur particulier de Louis XV qui possède alors un atelier qui se situe au sein de la cour carrée du Louvre.
Le parfum préféré du dix-huitième siècle demeure l’eau de Cologne, qui comme son nom l’indique, a été rapporté d’Allemagne et est devenu tendance vers les années 1720. Ce parfum est tellement demandé que chaque maître parfumeur se met à concevoir sa propre eau de Cologne.

L’utilisation du parfum durant le dix-neuvième siècle

Si la révolution française stoppe pendant un temps la fabrication de parfums, l’arrivée de l’Empire de Napoléon va permettre au parfum de retrouver une place de choix. Ainsi, Napoléon Ier est un grand amateur de parfums, notamment d’eau de Cologne. Joséphine quant à elle, se tourne plutôt vers les parfums aux odeurs de vanille et de musc, qui lui rappellent certainement son enfance passée en Martinique. Celle-ci va d’ailleurs réinstaurer la tendance des parfums plutôt lourds et capiteux.
Durant la deuxième moitié du dix-neuvième siècle, on assiste à une grande avancée dans l’univers du parfum avec l’arrivée de la parfumerie moderne.
Ainsi, avec l’industrialisation qui se développe un petit peu partout, de nouveaux procédés d’extraction sont mis au point et des molécules synthétiques sont ajoutées dans les parfums avec l’extension de la chimie organique.
Le parfumeur, avec ces nouvelles techniques, est alors à même de créer des parfums avec un niveau de raffinement jamais atteint auparavant. L’industrialisation de la mise en bouteille permet également une diminution des prix et l’accès du parfum à un public plus large, plus forcément aisé.

L’utilisation du parfum durant le vingtième siècle

Durant cette période, de grands noms du parfum vont connaître la consécration, comme la maison Oriza.
Pendant les années folles, les grands couturiers vont se mettre à développer également une activité de parfumeur, donna ainsi naissance à ceux qu’on appelle les parfumeurs couturiers, comme le créateur de mode Paul Poiret.
Durant les années 1930 et 1940, on assiste à une sorte de starisation des parfums. Ceux-ci vont alors devenir plus provocant, plus séduisant, notamment dans leur packaging qui font référence aux courbes de certaines actrices américaines.
Ensuite, pendant les années 1950, on peut voir arriver les tous premiers parfums venus de l’autre côté de l’Atlantique. C’est également à ce moment que les parfumeurs européens se penchent plus particulièrement sur la conception de parfums à destination des hommes, en utilisation des notes boisés et orientales par exemple.
La vague de libération sexuelle des années 1960 entraîne l’apparition de parfums qui prônent la transparence ou encore la réinterprétation et l’appropriation de parfums plus classiques.
La décennie 70, grâce aux publicités notamment, va faire entrer véritablement le parfum dans notre quotidien. Les hommes vont d’ailleurs peu à peu préférer l’utilisation de parfums à celle d’un après-rasage. Les parfums féminins de cette époque sont plutôt légers, à base de notes florales.
Les années 1980, quant à elle, font la promotion d’un autre style de vie, dans lequel la réussite et le luxe ont une place primordiale. Les parfums vont alors suivre cette tendance et proposer des notes orientales et des senteurs riches et capiteuses.
Durant les années 1990, on assiste à un changement radical, où l’authenticité et le retour à la simplicité sont plébiscités. Les parfums seront alors plus légers, on verra même l’apparition de parfums unisexes.

L’utilisation du parfum aujourd’hui

Avec le début des années 2000, on assiste à un retour sur le devant de la scène des parfums orientaux, avec une envie de renouer avec les plus grands classiques de la parfumerie tout en leur apportant une petite touche de modernité.
Aujourd’hui, le marché du parfum est très prospère. La parfumerie est d’ailleurs l’un des seuls secteurs du luxe ouvert à tous.
Ainsi, aujourd’hui en France il se vend plus de 150 000 bouteilles de parfum par jour, ce qui fait environ deux flacons de parfum par seconde. On compte également plus de 1000 lancements de parfums différents chaque année, avec un renouvellement qui est donc très fréquent.
Sur le plan mondial, on estime que le secteur de la parfumerie atteint les 15,6 milliards de dollars. D’autant plus, qu’actuellement même les pays émergeants ou encore en développement semblent eux aussi se diriger de plus en plus vers le domaine de la parfumerie.

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